Cirque Bouglione dans la capitale

piste du cirque bouglione

La France regorge de lieux de spectacles et de cirques en tous genres. Principalement à Paris, la renommée du cirque d’hiver Bouglione constitue une véritable fierté culturelle. Nous allons retracer l’histoire de ce cirque légendaire dans l’espoir que les générations futures s’en inspirent.

De l'histoire à la légende

En 1851, le Duc de Morny, autorisa la construction d’un cirque qui allait devenir une légende des arts de la piste. Pour la petite histoire, le Duc de Morny est le demi-frère du Prince Louis-Napoléon qui deviendra par la suite Napoléon III. Ce fut sur l’initiative de Louis Dejean, dirigeant du cirque d’été des Champs Elysées, que ce projet a vu le jour. Auparavant « Boulevard du Crime », le quartier est devenu Boulevard du temple afin d’y divertir la population.

Le 17 avril 1852, la construction du cirque commença sous la direction de Jacques Ignace Hittorf, le fameux architecte du Cirque d’été ainsi que de la Gare du Nord. Les travaux de construction de l’édifice duraient près de 8 longs mois. Le « Cirque Napoléon », c’est ainsi que sera dénommé le projet de Jacques Ignace Hittorf lors de son inauguration par le Prince Louis-Napoléon le 11 décembre 1852. Il s’agit d’un emplacement pouvant accueillir jusqu'à 5900 personnes. Le cirque est d’un diamètre de 42 mètres avec une quarantaine de fenêtres. Il est équipé de 21 lustres à gaz avec des décorations d’intérieurs et d’extérieurs suivant la mode d’antan. Essentiellement, le Cirque Napoléon était destiné à l’art équestre à ses débuts.

cirque vue de l'exterieur

Focus sur ce cirque Parisien

C’était le 12 novembre 1859 qu’on apercevait pour la première fois un «trapèze volant ». Il s’agit d’une invention de Jules Léotard, un toulousain, qui fut ainsi le premier artiste à s’élancer d’un trapèze à un autre. Jules Pasdeloup donna son premier concert de musique classique au Cirque Napoléon, en octobre 1861, avec plus de cent dix musiciens. Au programme, on trouvait l'ouverture d'Oberon de Carl Maria von Weber, la Symphonie pastorale de Ludwig van Beethoven. Également, l'hymne autrichien de Joseph Haydn, le Concerto pour violon de Felix Mendelssohn et l'ouverture de La Chasse du jeune Henri d'Étienne Nicolas Méhul étaient au rendez-vous.

Lorsque le Second Empire chuta, le Cirque Napoléon pris l'appelation de Cirque National. Puis en 1873, il fut appelé « Cirque d’Hiver de Paris » ou « Cirque d’Hiver ». Vers la fin de 1907, le cinéma prendra place aux scènes de piste. En effet, la société Pathé, un géant du cinéma français, transforme le Cirque en « Temple de l’Art Nouveau ». En 1934, la famille Bouglione acheta le cirque. Ce qui a pour effet d’une nouvelle appellation « cirque d'hiver Bouglione ». C’était également le nom de la compagnie de cirque qui y était installée. Ainsi, on y assistait à des spectacles de cirque traditionnel, mais on y trouva aussi d’autres variétés de shows. Plus inhabituelles encore, des réunions politiques y étaient organisées. Depuis le 10 février 1975, l’édifice fut inscrit au titre des monuments historiques français.

Bouglione, propriétaire du cirqu

Au 19e siècle, la rencontre entre la jeune Sonia, une gitane dompteuse de fauves et Boglioni, fils d’un drapier italien déclencha un coup de foudre. Scipion Boglioni, d’où le nom francisé en Bouglione, suivit Sonia en France pour y présentèrent « les ménageries foraines ». Près d’un siècle plus tard, leurs petits fils convertirent les ménageries foraines en de véritables spectacles de cirques. On appelait ainsi la compagnie : « cirque des quatre frères Bouglione ». Mettre en scène des fauves était la principale attraction lors des premiers spectacles de la famille Bouglione. En 1910, un incident grave survint à Joseph dit Sampion Bouglione. Mais il fut sauvé par son fils durant la présentation avec des bêtes sauvages. En 1926, Alexandre, l'ainé de la famille, découvre un stock d’affiches de Buffalo Bill datant du Wild West Show de 1904. Alexandre convainc son père de les utiliser pour recréer des spectacles. Ainsi, il a fait briller le blason familial. En effet, le spectacle « Stade Circus Buffalo Bill », qui s'inspirait du célèbre cow-boy américain fut un succès auprès du public.

Au même moment, le 12 octobre 1923, à l’arrivée de Gaston Desprez, le Cirque d’Hiver redevient un cirque et le bâtiment fut entièrement restauré. En effet, des structures en béton remplaçaient les gradins en bois et les peintures ont été refaites entièrement. Également, les installations électriques et techniques ont été rénovées complètement dans le bâtiment. Les Fratellini en deviennent ainsi les directeurs artistiques. De son côté, Desprez maintient sa politique d’investissement en construisant une piscine sous la piste.

Nouveau nom, le cirque Bouglione

Des hauts et des bas, voilà ce qui résume l’histoire du cirque d’hiver de Paris. En effet, suivant les conjonctures et les styles de direction, le Cirque Bouglione passa de main en main pour atterrir entre celles des frères Bouglione.

Début des frères Bouglione

Écroulé sous une montagne de dettes, Desprez vendit le Cirque d’Hiver aux 4 frères Bouglione qui en prennent possession le 28 octobre 1934. À partir de ce moment, l'appelation Bouglione est associé au Cirque d’Hiver. On y produisit de nombreux spectacles tels que la Première dompteuse de Pauline Borelli, l’écuyère Emile Loisset de Jules Léotard. Ainsi, les frères Bouglione prennent les règnes en ce qui concerne le Cirque. Un nouveau souffle artistique rayonna dans la Ville lumière, Paris. Les Bouglione sont alors, passés maîtres des spectacles grandioses avec leurs tournées annuelles et ceci sur tout le territoire avec leurs chapiteaux.

Le renouveau du cirque en 1999

En 1999, une nouvelle aire souffle dans le monde du spectacle et du cirque. En effet, les descendants Bouglione renouent avec le succès au cirque d’Hiver. De nouvelles saisons de cirques ainsi que divers spectacles traditionnels y sont organisés. Le Cirque d’Hiver Bouglione représente plus de 150 années de spectacles, d’événements, d’émotion et de poésie en ce qui concerne notre patrimoine culturel. En 2002, on célébrait le 150e anniversaire du monument. La magie ne s’arrête pas là, l’endroit constitue un lieu de sourire et de joie pour les familles et les générations futures.